NOS GALERES A BORD !
Dernière mise à jour : 24 janv.
Raconté par Aymard, 3 ans.
Coucou, alors que je vous écris, nous sommes à notre 72ème jour de voyage. Je vous avais promis de vous raconter les galères que nous avons rencontré sur Harmattan depuis notre départ. Eh oui, la vie en bateau n’est pas toujours reposante et nous avons quand même rencontré quelques problèmes depuis le mois d’août. Heureusement, rien de grave comme dit maman c’est juste du matériel !
Bon sinon vous m'excuserez, il n'y a pas beaucoup de photos cette fois. Moi aussi je trouve ça nul mais papa m'a dit que dans ces moments-là ils n'avaient pas trop le temps de prendre des photos!
Août 2024 : On s’est échoués !
Nous n’étions partis que depuis quelques jours de Bénodet et voilà que nous rencontrions déjà notre première "galère" comme dit maman. Des amis de papa et maman devaient nous rejoindre dans la mer de Gâvres pour prendre un apéro et découvrir Harmattan. Moi j’étais tout content car j’allais retrouver mon amie Philou. Papa n'avait pas trop confiance en cette baie et il avait raison! La marée engendre de forts courants dans cette baie et déplace régulièrement des bancs de sable. Les cartes ne peuvent donc pas être vraiment à jour. Nous n’avions donc pas vu venir le mouvement du banc de sable et nous nous sommes retrouvés bloqués, la quille coincée dans sable. Harmattan était posé sur le sable avec un mètre d’eau autour de lui. Papa et maman ont essayé de jeter l’ancre et de le tirer avec l’annexe pour essayer d’en sortir mais sans succès. Nous avons dû attendre la prochaine marée pour en sortir. Bon heureusement, on a attendu que trois heures et en plus on a pris l’apéro pendant ce temps avec nos amis donc rien de dramatique !
Septembre et octobre 2024 : Les galères d’annexe.
Harmattan a une petite annexe moteur qui nous permet de rejoindre la terre lorsque nous mouillons l’ancre près des côtes. Nous avons une organisation bien rodée et sécurisée pour y monter tous les quatre. Il nous est tout de même arrivé, à deux reprises, de ne pas réussir à rejoindre Harmattan avec l’annexe depuis la terre lorsqu’il y avait trop de vent.
La première fois c’est arrivé alors que nous étions à Camarinas en Espagne. Nous avions mouillé l’ancre dans une baie tranquille. Papa et maman avaient décidé de passer la journée en ville pour visiter. Nous avons donc rejoint le port en annexe et l’avons laissé accrochée le temps de notre visite. En fin de journée, il était temps de rentrer à bord. Mais entre temps le vent était un peu monté et il y avait quelques vagues ce qui rendait difficile le trajet retour. Papa décide donc de faire un premier essai mais nous étions vite aspergés par les vagues, et comme il ne faisait pas très chaud nous avons fait demi tour pour trouver une autre solution. Le moteur de l’annexe faisait aussi des siennes donc cela ne nous aidait pas. De retour au port, papa décide de demander de l’aide au marinero. Par chance il était français et il nous a gentiment proposé de nous tracter avec son bateau de pêche jusqu’à Harmattan. Moi j’étais vraiment trop content de monter sur un gros bateau à moteur, je rigolais beaucoup. Nous étions avec maman dans le bateau à moteur et papa était resté dans l’annexe pour se faire tracter. Nous sommes donc finalement bien arrivés à bord grâce à la gentillesse de ce français et c’est maintenant un bon souvenir !

Une fois n’est pas coutume, il nous est arrivé la même chose lorsque nous étions à Madère. Un matin, nous sommes allés au port de Funchal en annexe depuis Harmattan pour aller visiter la ville. Pendant le journée le vent est pas mal monté et cela a créé beaucoup de vagues. En rentrant, papa n’était pas très confiant quant à nos capacités à rejoindre le bateau en annexe. Il a donc décidé d’essayer seul. Avec Castille on était avec maman pendant ce temps. Mais Castille n’arrêtait pas de pleurer car il était 17 heures et elle n’avait pas encore goûté. Comme le pensait papa, ce n’était pas raisonnable de rejoindre Harmattan en annexe tous les quatre car tout seul il n’y arrivait même pas. Comme nous étions habitués, papa et maman ont décidé de demander de l’aide au port. Et coup de bol, ils sont encore tombés sur un français. Il était en zodiac et a eu pitié de nous. Nous sommes donc remontés à bord grâce à lui. Je peux vous dire que Castille était bien contente d’arriver à bord et de manger son goûter. Et nous aussi car elle nous avait un peu cassé les oreilles !
Septembre 2024 : Sacré pilote !
Lorsque nous naviguons, nous sommes aidés par un pilote automatique qui nous permet de lâcher la barre. C’est très précieux puisque cela permet à papa et maman d’avoir les mains « libres » pour s’occuper de nous ou du reste du bateau. C’est donc un outil indispensable. Du coup, s’il se casse et ben c’est bien embêtant. Et justement, on a rencontré une panne sur le pilote en naviguant vers les îles Cies en Espagne. Tout à coup le pilote s’est mis à sonner et la barre s’est mise à faire n’importe quoi. Papa a tout de suite repris le contrôle pour maintenir le cap et nous avons attendu d’arriver au mouillage pour identifier l’origine du problème. Moi je trouve toujours ça très amusant quand papa bricole et sors ses outils, je sors aussi ma caisse à outils pour tout faire comme lui. Après quelques heures de recherche, il s'est avéré que la soudure du câble d'alimentation du moteur du pilote était cassée. Heureusement, papa était bien équipé puisqu'il avait un fer à souder à bord. Il a donc pu refaire la soudure avec maman et nous avions un pilote comme neuf!
Octobre 2024 : Avarie moteur
Bon celle-ci c’est le plus « gros » problème qui nous soit arrivé depuis le début. Rien de grave encore une fois, mais c’était long et cher pour papa et maman ! Nous étions en navigation depuis l’île de La Graciosa (aux Canaries) pour aller jusqu’à Ténérife. On devait y retrouver des amis. Comme il n’y avait pas de vent, c’est le moteur qui faisait avancer le bateau. La journée s’était bien passée, nous avancions bien. Le soir venu, maman prenait son quart de nuit tranquillement. Vers minuit, alors qu’elle écoutait de la musique, elle a entendu un drôle de bruit. Au début elle a cru que c’était le signal radio. Mais après quelques minutes, elle a vu un gros voyant rouge sur le tableau moteur. Ni une ni deux elle réveille donc papa pour comprendre d’où venait le problème. Bon je vous raconte tout ça comme si j’y étais mais soyons honnête moi je dormais bien tranquillement dans ma chambre et Castille aussi. Bref, papa a conclu sur le moment à une surchauffe moteur. Il décide donc de l’éteindre pour une ou deux heures pour qu’il refroidisse et qu’on puisse le rallumer plus tard. Comme il n’y avait pas du tout de vent nous étions complètement à l’arrêt sur l’eau. Au bout de deux heures, maman rallume le moteur mais le voyant sonne à nouveau. C’est à ce moment là que ça se complique. Il est alors 2 heures du matin et papa décide d’ouvrir le bloc moteur pour regarder s’il n’y a pas un autre problème. Et là … c’est la douche froide puisque la pompe du circuit de refroidissement était en fait cassée. Papa sait tout réparer mais là il n’avait pas la pièce de rechange, il ne pouvait pas le faire avant d’arriver au port. Le problème c’est qu’il n’y avait pas du tout de vent qui nous permettait de rejoindre la terre avant au moins un à deux jours. Et les amis de papa et maman arrivaient dans quelques heures. Ils font donc le choix d’appeler sur le canal VHF 16 (c’est la radio) pour demander de l’assistance. Les sauveteurs du port de Gran Canaria sont venus nous donner un coup de pouce pour rejoindre le port. Ils nous ont tracté avec leur grosse navette orange pendant 4 heures. Quand je me suis réveillé j’ai eu la bonne surprise de voir cet énorme bateau qui nous tirait. J’ai trouvé ça très amusant mais je crois que ça amusait beaucoup moins mes parents … Mais bon ils géraient ça dans le calme malgré tout.
Nous sommes finalement arrivés au port de Las Palmas à Gran Canaria à 10 heures du matin après toutes ces émotions. Je crois que tout le monde était soulagé d’être arrivé même s’il n’y avait rien de grave. Papa avait heureusement très vite trouvé l’origine de la panne et commandé la pièce nécessaire. Elle a tout de même mis 5 jours à arriver. Ce n’est donc qu’à ce moment-là qu’il a pu s’atteler aux réparations qui ont duré deux jours. Et comme papa il est trop fort, on a maintenant un moteur comme neuf ! Comme dit maman, on a eu beaucoup de chance que ce problème nous arrive au large de Gran Canaria où il y a l’un des plus grands ports d’Europe. Nous avons aussi pu identifier et régler ce problème avant le Cap vert et la transatlantique. Comme quoi, il y a du bon dans chaque difficulté !
Octobre 2024 : Ecoute coincée !
Alors que je vous écris, une dernière galère nous est arrivée pas plus tard qu’hier. Nous naviguions jusqu’à l’île de La Gomera depuis le sud de Tenerife. Il se trouve qu’il y avait pas mal de vent, environ 30 nœuds, donc Harmattan avançait bien vite. A l’approche de l’île il a fallu rentrer les voiles. Pour cette navigation nous avions embarqué un bateau-stopper. Mais notre nouvel équipier a confondu les écoutes lors de la manœuvre si bien que l’une d’entre elles a fini en partie dans l’eau. Elle s'est coincée dans l’hélice du moteur. Rien de grave en soit si ce n’est qu’il fallait la décoincer pour pouvoir démarrer le moteur pour entrer au port. Notre équipier a donc plongé avec son masque pour la décrocher. Il était bien accroché au bateau par un bout. Il a assez vite réussi à la décoincer et nous avons pu rallumer le moteur sans problème pour rejoindre la marina. Bon ça nous a quand même valu de changer l’écoute de génois.
Petites galères du quotidien
Si je vous parle des plus grosses galères que l’on ait rencontré jusque-là il y en a aussi pleins d’autres petites qui sont parfois quotidiennes ! Celle que l’on vit sans doute le plus c’est la gestion de l’eau et des douches. Comme nous n’avons pas de dessalinisateur à bord, on doit se débrouiller avec 400L d’eau pour tout le monde. Alors parfois c’est tout une expédition pour aller prendre nos douches sur les plages pour économiser l’eau (je reviendrai là-dessus dans un prochain article). On doit embarquer tous les quatre le soir en annexe avec nos serviettes et shampooings et on passe tous à la douche pas toujours très chaude. Sinon on a rencontré quelques autres petites galères comme des petites déchirures sur le génois (voile de l’avant) mais que papa a fait reprendre par une voilerie, la voile est maintenant comme neuve ! On a aussi eu des fuites au niveau de la douche de pont, une petite fuite de gasoil à Groix (le réservoir) était trop rempli et aussi un hublot que l’on avait oublié de fermer avant de naviguer (il y a eu un peu d’eau de mer qui est entrée oups) !

Bon finalement on a quand même de la chance car mises à part ces petites galères on a de la chance d’avoir un bateau qui avance très bien et d’être tous en bonne santé !
Nous quittons bientôt les Canaries pour le Cap-Vert, je vous raconte bientôt nos aventures dans un prochain post!
A très vite !
Aymard
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